Enseignement catholique de Haute-Savoie
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Le 2 avril 2025 : un RDV pour tous les établissements de Haute-Savoie

25.09.2024

Le 2 avril 2025 : un RDV pour tous les établissements de Haute-Savoie

C'est le rendez-vous incontournable et fédérateur de cette nouvelle année scolaire, à noter sans faute dans vos agendas: la journée des établissements catholiques de Haute-Savoie, le 2 avril 2025 à Rochexpo (La Roche sur Foron).
 

Pourquoi le 2 avril 2025?

Dans une société en plein boulversement, une société de la détérioration du lien, où l'on observe une tension vécue par les acteurs du monde éducatif, comment mieux comprendre cette société et les tensions qu'elle génére?
Dans un monde où "on parle de plus en plus mais où, en réalité, on se parle de moins en moins", l'écoute, la parole sont fragilisées et la rencontre est de moins en moins possible ou compliquée. Comment revaloriser cette écoute et cette parole pour créer un espace commun riche et constructif. Sur une action inter-établissement, dynamique et rythmée, ce rendez-vous se veut un temps déchanges, de partages et de travail. Le programme, dense et riche, enchaine conférence, kiosques tenus par les établissements, ateliers et concert pariticipatif....
Chaque établissement est invitée à envoyer une délégation pour y participer. Celle-ci se doit d'être plurielle et représentative de l'établissement. Elle peut être composée du chef d'établissement, d'enseignants, mais aussi d'APS, élèves, parents d'élèves, membres de la Vie scolaire, membres dul OGEC, administrateurs des associations...). Elle aura en charge d'apporter la parole de l'établissement, d'échanger avec les participants de la journée, de présenter une initiative, de restituer les idées à sa communauté éducative. L'inscription se fait auprès du chef d'établissement avant le 15 mars.
 
Le comité de pilotage de la journée de l'enseignement catholique de Haute-Savoie (DDEC74) "Il faut voir comme on se parle", souhaite donner les moyens d'emmener la communauté éducative de chaque établissement dans la dynamique du 2 avril 2025. Qu'il fasse partie de la délégation de son établissement ou pas, chacun pourra contribuer et profiter des différentes productions de la journée. Un kit est disponible. Il guide dans chacune des étapes, offrant des élements de méthodes, outils et ressources.
 
Depuis plusieurs années, chaque premier vendredi du mois de décembre, les établissements catholiques vivent une "Journée des communautés éducatives", aussi appelée "Journée de la Fraternité". Le 6 décembre pourrait être une occasion de préparer le rassemblement du 2 avril 2025 et de réfléchir collectivement, permettant à la délégation présente à Roche Expo de porter la parole de toute la communautré éducative.

+ d'infos sur le 2 avril 2025 : Une interview signée RCF?

 
 
Gérald Garutti, invité de la journée, au micro de la RCF:
 
"Bonjour Gérald Garutti. Metteur en scène, écrivain, dramaturge, traducteur français, vous êtes le fondateur et directeur du Centre des Arts de la Parole. Pourquoi cette thématique de la parole vous tient tant à cœur ?
Et bien parce que je pense qu'on parle de plus en plus et qu'on se parle de moins en moins. Et que aujourd'hui, on est arrivé à une véritable dégradation de la parole qui est de plus en plus chargée de violence et vide de sens. Et que on arrive à un point d'atomisation véritablement dans tous les sens du terme d'éclatement et puis de déflagration. Il suffit de voir ce qui se passe tous les jours dans les assemblées, dans les cours de d'école, dans les médias, sur les réseaux sociaux pour mesurer ce que devient cette parole. Qui est censé être le cœur de notre humanité, véritablement ce qui nous relie, ce qui nous tient ensemble et qui devient un facteur, je dirais, de bunkérisation et et de destruction mutuelle. Et ce phénomène là de dégradation, je le trouve radicalement grave. Parce que il ne s'agit pas simplement d'un problème d'accent circonflexe sur l'imparfait du subjonctif, mais véritablement d'humanité. La parole en moins, c'est de l'humanité en moins, c'est en fait moins de liens, moins de rencontres. C'est l'incapacité à justement rencontrer l'autre dans sa différence. Et c'est ce qu'on observe énormément aujourd'hui. On est dans une société où on se replie sur du même, dans les 2 orthographes de même d'ailleurs, c'est à dire ce qui nous ressemble et ce qui vient réaliser et qui va devenir une espèce de de marotte. Donc le problème que ça pose c'est comment peut-on encore faire société ? Comment peut-on encore créer du commun avec autant autant d'éclatement, autant de de refus de l'altérité, de refus de l'accueil ?
Eh bien, pour moi, l'enjeu c'est véritablement de revaloriser la parole. Et c'est pour cela que j'ai fondé le centre des arts de la parole pour se parler plutôt que s'entretuer et se parler pour se relier.
 
Vous avez publié en janvier 2023 aux éditions Actes Sud un manifeste manifeste pour les arts de la parole. Il faut voir comment on se parle. Est ce qu'il y a eu un déclic ? 111 détonateurs, un événement qui vous a fait passer à à l'écriture ? Qui vous a donné envie de publier ce manifeste ?
Oui, alors il y a eu un déclic, même si à vrai dire, je me suis rendu compte que la parole est ce sur quoi je travaille depuis 30 ans, que ce soit en terme de création, de de réflexion, de transmission de l'enseignement à la mise en scène en passant par l'écriture. Mais effectivement, ces dernières années. Il y a eu une succession d'événements et je me trouvais par exemple à Londres en train de créer un Tartuffe bilingue au théâtre Royal lorsque Donald Trump est arrivé à Londres et a commencé, comme il le fait tout le temps, à raconter à peu près n'importe quoi, et notamment à poser ce concept de vérité alternative. Et là je me suis dit qu'il y avait véritablement un problème sur la parole, le fait que le chef d'État de la nation la plus puissante du monde puisse ainsi arriver à ce degré là de de fausseté.
Et puis il y a eu ensuite le COVID qui nous a tous repliés véritablement dans des dans des silos, qui a créé une espèce d'immense solitude avec un besoin de présence radicale. Et c'est à ce moment-là que j'ai vraiment commencé à élaborer le centre des arts de la parole et à écrire ce livre, à concevoir ce livre. Une analyse qui concerne et on l'entend dans vos propos. Et bien les membres de de toute la communauté éducative, des parents d'élèves, des jeunes, des enseignants, des directeurs d'établissements. Et j'en oublie.
Oui, et d'ailleurs, parmi nos interlocuteurs actuels, il y a par exemple évidemment les écoles, les lycées, les collèges, les universités. Il y a, si vous voulez, toutes les communautés éducatives. En effet, tous ceux qui sont préoccupés par la question de la transmission, la question de du fait de faire se développer, grandir la personne humaine dans ses dimensions. Également relationnel, puisque dans un monde où la parole est essentiellement considérée comme expression, c'est à dire la parole comme un pacte, nous considérons la parole comme une relation, comme une interrelation qui permet de rencontrer l'autre tout en se développant soi-même. Donc bien évidemment que tout le champ de l'éducation est cardinal pour nous.

Allez, un un petit jeu pour finir en 3 questions puisque pour se parler, s'entendre, il faut aussi savoir s'écouter. Est ce que vous pouvez nous partager une phrase, une citation, une expression liée à cette thématique de l'écoute que vous aimez bien ?
Oui c'est un proverbe, paraît-il chinois même s'il y a d'autres sources. Si tu as une bouche et 2 oreilles, c'est pour écouter 2 fois plus que tu ne parles.
 
Je lis un mot que vous adorez et un mot que vous détestez.
Le mot que j'adore, c'est le mot de passion, puisque il signifie tout à la fois le mouvement, le, l'engagement, le fait de vivre, de ressentir, le fait de se donner tout entier par amour. Et je, comme le dit le philosophe Hegel, je pense que rien de grand ne s'est fait dans le monde sans passion. Donc je suis pour des passions, mais des passions qui soient des passions gaies, des passions de de je dirais, qui nous permet de nous déployer, et pas les passions tristes, funestes qu'on peut vivre aujourd'hui.

Et un mot que vous détestez ?
Justement, c'est le mot de haine. C'est une des causes actuelles que nous vivons, en particulier dans notre pays. ...de dissension, de rejet et véritablement de dislocation de notre Communauté.

Allez, pour finir, puisque l'idée de cet entretien, avouons-le, c'est quand même d'appâter les futurs participants de cette journée de l'enseignement catholique de Haute Savoie sur le thème de la parole. Une phrase, une citation, une expression qui donne envie, qui vous donne envie ?
Eh bien, c'est un propos d'André Malraux qui est rapporté par la Comédienne Gilles Sieberg dans une lettre. Et ce propos, c'est faire connaître aux hommes la grandeur qu'ils ignorent en eux. Et je pense que c'est un beau projet, c'est à dire aller chercher chez chacune et chez chacun, ce qui va permettre de se grandir, de grandir ensemble véritablement. Et c'est tout. Le projet du centre d'art de la parole, c'est le projet de notre rencontre au sein du du diocèse et je serai tout à fait heureux à cet égard de participer dans ce but, nous faire grandir ensemble.

Merci beaucoup Gérald Garuti. Rendez-vous au mois d'avril à la roche sur Foron je rappelle que vous êtes metteur en scène et écrivain de dramaturge et traducteur français, fondateur et directeur du centre des arts de la parole. À très bientôt en Haute Savoie.
Merci à vous et à très bientôt."
 
Merci à Vanessa Sansone de RCF pour cette interview.
 

et A l'origine du projet du 2 avril 2025?