Le vécu de ces séances est variable selon les élèves. Certains sont curieux et enthousiastes, d’autres appréhendent la séance. Le temps du cadre en introduction est primordial pour à la fois sécuriser le groupe et déconstruire ce que certains imaginent. Durant ce temps introductif, il est expliqué que les élèves n’ont aucune obligation de s’exprimer s’ils ne sont pas à l’aise.
En 6°, âge où la gêne est la plus présente, nous avons expérimenté de faire noter aux élèves leur ressenti en début puis en fin de séance. La gêne initialement inscrite a été remplacée par des commentaires positifs « rassuré », « content d’avoir des réponses à mes questions », « finalement ce n’était pas gênant » …
Parfois, les élèves rigolent pendant la séance. Nous prenons le temps d’expliquer le sens de ces rires, qui souvent sont des mécanismes de défense et viennent mettre à distance leur gêne. Nous les félicitons puisque cela prouve qu’ils ont compris les limites de l’intime et que ce sont des sujets précieux dont il faut parler avec respect.
Répondez-vous à toutes les questions que les élèves vous posent, même les plus trash ?
Vous allez parler pornographie, si mon enfant n’en avait pas entendu parler et qu’il devient curieux après votre intervention, que fait-on ?
Nous répondons aux questions des élèves en adaptant la réponse à leur âge. Des questions « crues » de la part d’un jeune élève pourraient être un indicateur d'une exposition à des contenus inadaptés. Une réponse en individuel (pour ne pas le laisser seul face à ces questions) et non en collectif (pour ne pas heurter le groupe) sera privilégiée.
La pornographie ne fait pas l’objet d’un thème en soi. Elle est abordée sous forme de prévention en 4° et 3°. Pour les autres niveaux, cela dépendra des questions du groupe. Nous évoquerons des images qui peuvent choquer (violence ou autre), l’impact sur un cerveau en construction, l’interdiction de rendre accessible des contenus pornographiques à des mineurs et la nécessité d’en parler à un adulte de confiance.